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Bibliothèque

Nos études scientifiques

Nous apportons une grande importance au fait de véhiculer des informations crédibles et confirmées à toutes personnes souhaitant développer une relation harmonieuse avec un animal. Pour cela, nous prenons soin de vérifier la véracité de nos propos via des recherches bibliographiques d'études scientifiques de confrères et consœurs éthologues, et nous essayons régulièrement de vérifier / confirmer / infirmer certaines croyances en menant nous même nos recherches scientifiques.

01 : Evaluer l’impact de l’éducation canine coercitive sur le bien-être animal et déterminer les méthodes d’éducation les plus adaptées au respect de l’intégrité physique et psychologique de l’animal

[Review / Revue Systématique : Moisan, 2017]

L’utilisation de méthodes traditionnelles d’éducation du chien est vivement controversée ces derniers temps. Les chaînes d’informations diffusent des reportages mettant en valeur principalement ces méthodes. Pourtant les éducateurs néoformés ont pour la plus grande majorité acquis des connaissances sur la sensibilité du chien et notre devoir de nous adapter à lui autant qu’il s’adapte à nous. Malheureusement, de nombreux débats se développent sans qu’aucun parti ne change d’avis ou prenne en considération les avis du parti adverse. Que nous dit la science sur ce sujet ? Il serait intéressant d’étudier les réponses comportementales à court terme et à long terme des chiens selon la méthode éducative suivie.

Cette revue nous permet de conclure que les méthodes et les outils « éducatifs » coercitifs mettent significativement le chien en état de mal-être. Le chien montre des postures basses, envoie significativement plus de signaux que lorsqu’il est éduqué avec des méthodes positives, développe des peurs et a significativement plus de réactions agressives contre les stimulus le mettant mal-à-l’aise. De plus la performance des chiens à divers exercices est significativement meilleure lorsque le chien a été éduqué à l’aide de la méthode positive de renforcement positif.

Entrainement de chien
Chien avec un jouet

02 : Existe-t-il une addiction aux jeux de lancer chez le chien ? [Moisan, 2017 ; Moisan, M 2018]

Plusieurs expériences ont montré que les chiens disposent d’un comportement de poursuite inné qui s’amplifie et s’améliore au fur et à mesure des expériences et des activités. D’autres études ont mis en évidence la sécrétion d’hormones apaisantes lors du jeu avec l’humain ainsi que l’existence de phénomènes physiologiques identiques à ceux connus des humains addicts. Connaissant l’existence de dépendance à une activité chez l’humain, nous avons souhaité étudier cette possibilité avec les jeux de lancer chez le chien domestique. L’étude du phénomène d’addiction chez le rat ayant préalablement confirmé les similarités comportementales entre les espèces animales concernant les comportements de dépendance, nous avons suivi la même procédure avec 51 chiens. Les résultats montrent que les chiens ayant une fréquence non nulle de jeux de lancer, actuellement ou dans leur passé, présentent pour 13,7% d’entre eux les trois critères de dépendance, ce qui est une nouvelle fois identique aux résultats obtenu chez les humains et les rats addicts à diverses substances. Par ailleurs, aucun autre facteur n’influence le nombre de critères d’addiction validés par chien.


Cette étude démontre donc l’existence d’une addiction aux jeux de lancer chez le chien et permet de mieux comprendre l’apparition de divers troubles du comportement chez ceux-ci.

03 : L’apport d’un traitement vétérinaire permet-il une évolution des interactions agonistiques et non agonistiques chez le chien traité lors des promenades collectives canines ? [Moisan, 2018]

Des études montrent l'influence des corticoïdes sur le comportement canin par l'apparition d'effets secondaires psycho-comportementaux indésirables et agonistiques (Notari, L; Mills, D 2011 et Notari, L; Mills, D; Burman, O 2015).

Lors de nos promenades collectives nous avons remarqué l'irritabilité constante d'un de nos chiens baladé ainsi que son désordre intestinale visible par des diarrhées passagères. Après discussion avec sa famille, un rendez-vous vétérinaire avait été pris. Avant celui-ci les comportements agonistiques et non agonistiques ont été collectés par prises vidéos et behavior sampling afin d'observer ou non une différence dans leur occurrence après un traitement fourni par le vétérinaire. Celui-ci a alors fourni un traitement de corticoïde sur quinze jours pour suspicion d'intolérance aux croquettes et les mêmes comportements ont été collectés afin d'effectuer une analyse comparative.

L'étude nous permet de mettre en évidence une diminution significative des interactions agonistiques et une augmentation significative des interactions non agonistiques au cours des promenades collectives entre les deux périodes. Le chien va ainsi tout autant au contact de ses congénères mais ses interactions sont plus affiliatives et moins agonistiques, il évite significativement plus le conflit que sans le traitement.

Alors que les études précédemment menées montraient une influence négative du traitement sur des chiens dont le but était de solver des problèmes de peau, l'utilisation de ce traitement sur un chien ayant des problèmes digestifs a montré un impact positif dans l'évolution de ses interactions avec ses congénères.

Cependant, l’administration de corticoïdes vise à induire une amélioration des signes cliniques plutôt qu’à obtenir une guérison et cela reviendrai à laisser le chien sous corticoïde sur le long terme.

 

[Update : comme nous le supposions, le chien avait finalement la giardiose et non une intolérance aux croquettes]

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04 : L’inhalation d’huile essentielle de violette a-t-elle une influence sur l’excitation d’un groupe de chiens en balade collective ? [Moisan & Caillot 2021]

La zoopharmacognosie, du grec « zoo » (animal), « pharma » (médicament) et « gnosis » (connaissance, savoir), est une discipline qui s’appuie sur l’automédication de l’animal. L’instinct inné des animaux sauvages leur permet de se guider vers des plantes médicinales présentes dans leur environnement naturel (Biser, 2006). Cependant, pour les animaux comme le chien, cette automédication a été restreinte par la domestication. L'huile essentielle de violette est réputée pour ses nombreuses vertus médicinales, elle a une action antioxydante et antibactérienne (Ibraheem & al. 2018), elle régulerait aussi la circulation sanguine et permettrait ainsi de lutter contre l’anxiété grâce à ses vertus apaisante et calmante.

Nous avons ainsi souhaité savoir si les chiens de nos groupes de balades collectives seraient plus calmes suite à une proposition d’inhalation d’huile essentielle de violette avant leur début de balade. Les analyses démontrent une différence significative entre les semaines témoins sans huile essentielle et les semaines expérimentales avec proposition de l'huile essentielle. En effet, nous pouvons lire une baisse significative après une inhalation d’huile essentielle de violette sur l’occurrence des séquences d’excitation où le chien est seul, des séquences de jeu à plusieurs ou encore des interactions agonistiques, ainsi que sur le temps total cumulé d'excitation durant la promenade.

Nous pouvons donc confirmer que l’huile essentielle de violette, proposée en inhalation avant le début de chaque balade a un impact sur la diminution des comportements généralement liés à l'émotion d’excitation.

05 : Le renforcement positif à la friandise permet-il une meilleure proximité du groupe de chiens avec son promeneur que le renforcement verbal et tactile ? [Moisan & Gadda 2022]

Les études récentes montrent l'importance du renforcement positif dans l'éducation : pour le bien-être du chien et la réussite dans l'éducation (Miklósi et al. 2016). Mais ce renforcement positif est généralement montré par le don de nourriture au chien dans le but de le récompenser. L'importance du relationnel (de la félicitation verbale et de la caresse) est régulièrement négligé au détriment de la friandise sous prétexte que cette dernière aurait plus d'attrait. Ainsi, sur un groupe de balade habitué à ne pas recevoir de friandise, les chiens ont été renforcé au rappel et à la proximité par la caresse et la voix sur une semaine puis par la friandises sur une autre semaine. La collecte par scan sampling du nombre de chiens dans un rayon de 5 mètres autour du promeneur toutes les 5 minutes sur une durée de 1H30 nous a permis d'obtenir 180 données. L'analyse comparative de ces données n'a montré aucune différence significative dans le pourcentage de nombre de chiens à proximité de leur promeneur quelque soit la méthode de renforcement.

 

En effet, quelque soit le renforçateur, 37% du groupe de balade est présent autour du promeneur. Cela démontre qu'il n'y a pas lieu de privilégier le don de nourriture dans une approche d'éducation positive et que l'établissement d'un relationnel avec les chiens permet d'avoir confiance en la réussite de leur éducation, dans leur écoute et leur réceptivité.

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06 : Effet de la familiarité sur la communication visuelle entre les chiens domestiques (Canis familiaris) en milieu ouvert [Moisan & De La Bourdonnaye 2022]

Les interactions intraspécifiques font partie intégrante de la vie d’un animal social. Les chiens sont des individus sociaux qui sont régulièrement soumis à des interactions avec leurs congénères, pouvant engendrer du stress. Nous avons cherché à travers cette étude à savoir si la familiarité entre deux chiens dans un milieu ouvert a un impact sur leur façon de communiquer entre eux. 7 chiens de race, sexe et âge différents font des rencontres avec des chiens inconnus ou familiers. 188 interactions ont été filmées puis analysées.

Il a été observé que les chiens analysés sont plus proches spatialement et ont des durées d’interaction plus longues avec des inconnus qu’avec des familiers. Ils proposent également davantage de comportements d’invitation au jeu, se déplacent plus et expriment plus de comportements liés au stress avec des inconnus qu’avec des familiers. Les chiens adultes sont plus longtemps éloignés de l’individu rencontré et jouent moins que les jeunes dans les deux types d’interactions étudiées. Ils ont aussi des durées d’interaction plus courtes et expriment moins de comportements avec des inconnus que les jeunes avec ceux-ci. La familiarité aurait donc bien un effet sur la façon de communiquer entre deux chiens.

Bibliographie

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